L’AESH est un acteur majeur de la scolarité de l’enfant, c’est un partenaire précieux. Nous développerons ici le métier d’AESH, son rôle mais aussi son attitude et ses conseils pour accompagner l’enfant face au travail scolaire lorsque l’on se trouve à la maison ou face à une situation de crise. Cet article s’appuiera notamment sur des témoignages d’AESH.

Lorsque le diagnostic de Troubles des Apprentissages est posé, des démarches peuvent être effectuées pour faire une demande de personnels Accompagnant des Elèves en Situation de Handicap (AESH) auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Si la demande est acceptée, un.e AESH peut accompagner l’enfant dans son travail scolaire. Selon le site du ministère de l’Education, les missions de l’AESH sont de fournir une aide individuelle à un enfant dans le besoin, notamment un accompagnement personnalisé pour des enfants qui n’arrivent pas à maintenir une attention soutenue et continue dans la situation scolaire demandée.

En premier lieu, lorsque l’on demande aux AESH de définir leur métier, en plus des missions d’accompagnements citées dans la circulaire de mai 2017 (lien en bas de l’article), sont cités des enjeux tels que le fait de développer l’autonomie, de soutenir, de stimuler, de proposer des adaptations qui garantissent les apprentissages.

 

 

Au quotidien de quoi s’agit-il ?

Pour un.e des AESH voici une journée type :

« En première partie de matinée, nous réalisons l’installation de l’ordinateur pour effectuer la dictée du matin. Comme les autres enfants le font de leur côté, nous relisons pour repérer et corriger les erreurs de sens. Ce moment est aussi l’occasion de repérer des pièges dans les nouveaux mots. Les après-midi diffèrent selon le planning. Il peut s’agir d’apporter de l’aide pour organiser ses idées avant et pendant la rédaction, d’être un relai écriture ou une aide lecture lorsque le travail à effectuer s’appuie sur de la lecture compréhension. »

Pour un.e second.e AESH : « Il s’agit d’être un soutien en mathématiques en aidant à la compréhension des consignes, avec la création, également, d’un sous-main sur lequel figure des aides visuelles telles que la bande numérique (Ef. suite de chiffres représentés numériquement, sur un dé ou sur une main). Techniquement, il s’agit aussi d’aider dans la décomposition des calculs, leurs différentes étapes, de trouver des supports qui vont aider l’enfant à se représenter les calculs. »

 

Il s’agit donc en résumé de mettre en place des pratiques particulières, qui seront nouvelles et demanderont un temps d’adaptation, comme avec l’utilisation de l’ordinateur, d’aides visuelles aidant à la représentation en calcul ou le développement d’un réflexe à « se référer ». Dans cet exercice, il importe de permettre à l’enfant d’avoir des pauses en réduisant les exercices par exemple ou en permettant à l’enfant de faire la dictée à l’adulte.

 

 

Quelles sont les difficultés que l’on peut rencontrer ?

Les difficultés particulières, pour ceux qui sont au quotidien auprès de l’enfant ou du pré-adolescent dans les situation d’apprentissage, sont en premier lieu de comprendre les difficultés. Pour cela, les partenaires pédagogiques (ef/ professeurs), le psychologue scolaire, l’orthophoniste, le psychomotricien sont des alliés. Cependant, le 1er concerné étant l’enfant ou le pré-adolescent il peut être intéressant de lui demander à lui. Cela permettra la mise en mot, la mise en place d’une relation de confiance basée sur l’échange. Et si l’enfant/pré-adolescent n’en est pas capable, on peut l’inviter à faire signe à chaque fois qu’il bloque devant une tâche scolaire.

Une seconde difficulté pointée du doigt est la capacité à réussir à détecter les signes de fatigabilité. Lorsque des changements de comportements apparaissent il peut s’agir de signes de fatigabilité. Face à cette difficulté, un autre dilemme se crée : celui de s’avoir jusqu’où l’adulte peut apporter son aide à l’enfant/pré-adolescent. Car il ne s’agit pas de desservir l’enfant/pré-adolescent dans ses apprentissages et dans les tâches liées à ceux-ci. Pour ce faire, il est important de garder à l’esprit qu’il faut garder une attitude la plus pérenne pour les apprentissages. Pour nos professionnels, cette attitude est positive, bienveillante, patiente, encourageante, elle tolère et encourage l’erreur, elle rassure, elle permet l’humour et surtout elle est celle de l’ouverture, c’est-à-dire du dialogue. Permettre à l’enfant de s’exprimer, lui demander ce qui ne va pas, s’il fatigue : encourager la discussion. Et répéter, répéter, répéter aussi.

Une dernière difficulté, et non des moindres, est celle de la situation de crise, lorsqu’il y a refus de l’aide ou refus de travail. Pour les AESH ayant témoigné, souvent c’est que la fatigue est réelle. Dans ce cas, il peut être intéressant de raccourcir l’exercice, faire une pause avec un verre d’eau, faire rentrer un objet transitionnel positif, faire faire des devinettes, un mini-jeu, chanter une chanson, transposer l’exercice à une situation de la vraie vie (fait travailler l’imagination), faire un dessin commun etc. Le plus important est de valoriser l’enfant en lui faisant prendre conscience du travail qu’il a déjà fourni en lui rappelant que « si maîtresse à donner cet exercice c’est que tu es capable de le faire ». En psychologie positive, cette technique vise à valoriser ce qu’on appelle le sentiment de compétence. Redonner à l’enfant l’impression qu’il a un contrôle sur ses situations d’apprentissages et qu’en plus de ce contrôle, il a des capacités, certes différentes, mais réelles.

 

Il faut en tout cas garder à l’esprit dans l’accompagnement au travail scolaire que notre manière de concevoir et/ou manipuler les lettres, les nombres, les espaces est différente entre nous tous et de ce fait, également avec l’enfant ou le pré-adolescent que l’on accompagne.

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